Extrait :
Après Prodicos, le savant Hippias tint ce discours : "Vous qui êtes ici présents, je vous regarde tous comme parents, alliés, concitoyens, non par la loi, mais par la nature ; car le semblable est naturellement parent du semblable ; mais la loi, tyran des hommes, fait souvent violence à la nature. Aussi serait-ce une honte pour nous, qui connaissons la nature des choses, qui sommes les plus savants des Grecs et qui, à ce titre, avons pris, dans la Grèce, pour lieu de rendez-vous, le prytanée* même de la sagesse, et dans cette ville, la maison la plus considérable et la plus opulente, de ne rien dire qui soit digne de notre réputation, et de nous quereller les uns avec les autres, comme les derniers des hommes."
PLATON, Protagoras, 337c-e, tr. É. Chambry, Paris, GF-Flammarion, 1992, p. 71.
*prytanée : dans les cités grecques, édifice public abritant le foyer où brûlait le feu perpétuel, lieu où le peuple invitait à prendre leur repas les personnes qu'il voulait honorer (ambassadeurs, citoyens méritants). Ici l'expression désigne la cité d'Athènes.
Questions :
1. Quelle conception de la justice suggère l'idée, avancée par le sophiste Hippias, que tous les participants à la discussion seraient "parents, alliés, concitoyens, non par la loi, mais par la nature" ?
2. Quelle conception de la loi est-elle exprimée dans la phrase : "La loi, tyran des hommes, fait souvent violence à la nature" ?
3. Pourquoi la querelle apparaît-elle à Hippias, dans ce contexte, comme un comportement indigne ?
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